Le travail n’est pas ce qui vous donne à manger, c’est ce qui vous mange.
Le pain se nourrit comme échange, symbole de la « sueur de mon front ». Il devient par là un lieu nul, empli de signes qui émanent de ma fatigue. Quand vous parvenez à manger le fruit de votre travail sachez qu’alors ce dernier vous a infiniment plus entamé.
Il n’y a ni lutte ni progrès, il y a une consommation considérable des êtres par les choses, d’abord, puis, ensuite, des choses, un peu, si peu, par les êtres. C’est ainsi. L’homme est l’objet de la consommation. Toujours et en tous lieux, bien plus qu’il n’est sujet, quoi qu’on dise, quoi qu’on pense.
On l’a voulu, naguère encore, propriétaire, vaillant détenteur de sa « force de travail » … il n’en est que la nourriture.
Songeons à faire muter nos représentations.