Qui accepte encore aujourd’hui qu’on lui propose comme excellence de vie et idéal de dépassement un univers financier arc-bouté sur une croissance absurde, sur la destruction des équilibres naturels et la compétition universelle qui n’est jamais que la guerre de tous contre tous, universellement spectacularisée ?
Aurons-nous la force ou la patience d’attendre que cette société-là aille au terme de son auto-destruction ?
Tentons ici même de reprendre une par une ces innombrables représentations, ces scènes successives du spectacle de nous-mêmes. Nous sommes livrés en pâture à « l’automate » emballé de la sacro-sainte « Croissance ». Elle dévore tout sur son passage : pas seulement les « victimes » ordinaires que nous sommes, mais aussi ces autres victimes, elles, inconscientes et consententes que sont nos bourreaux : les Grands Prêtres, chantres et gourous du Capital, de la Croissance …
Qui n’a pas encore compris que les premiers à en pâtir sont ceux qui s’en réclament avec le plus fervent aveuglement ? Et pourtant ils exultent au quotidien dans leur militante insolence. Cherchez la faille.
L’arrogance d’un seul fait-elle la force de tous ?