Dans Les Evangiles un dangereux (?) révolutionnaire (?) nommé « Jésus » (comme tant d’autres d’ailleurs à l’époque) narre cette histoire (Les ouvriers de la onzième heure) à propos d’un cultivateur qui donna aux ouvriers venus terminer l’ouvrage de la journée (ce qui devait sans doute l’arranger vu le retard pris par les autres ) la même somme d’argent qu’à ceux qui avaient travaillé dans son domaine depuis le matin.
Les Eglises (qui « adorent » la hiérarchie) ont souvent souhaité y voir une illustration-justification de l’arbitraire (profondément injuste mais auquel il faut se résigner) d’un Dieu-Maître tout puissant. Mais…
La morale à en tirer était à l’évidence que le mérite n’est pas tout, que ce n’est pas la seule mesure de la valeur entre les humains. Il est une autre valeur : le seul fait d’être humain.
Ce qui impliquerait qu’il existerait un minimum au-dessous duquel on ne doit pas descendre ?
Ou encore qu’il existe une énorme différence entre égalité, égalité de droits, équité, justesse, justice … et autres moyens dogmatiques de penser l’économie … domestique ou autre.
Et ainsi donc… que le « mérite » n’est pas (ne doit jamais être) la seule et unique mesure des valeurs entre les humains.
Alors … pourquoi donc écumer de rage, en invoquant ce sacro-saint concept de « mérite », pour vouer l’allocation universelle aux gémonies et ne pas, par ailleurs, s’insurger contre les ahurissantes disproportions de revenus entre ceux qui s’usent jusqu’au sang huit heures par jour (ou plus) et ceux qui s’enrichissent à les regarder faire. De quel mérite parle-t-on ?
Où est l’injustice, l’inéquité, l’inégalité ? Cherchez bien ! Au-delà de votre complaisante cécité idéologique.
Allons. Ce Jésus n’était-il pas un économiste allemand du dix-neuvième siècle ?
L’intolérance bien franchouillarde et le véhément rejet de l’allocation universelle si timidement proposée par M.Hamon est très symptomatique de cette fièrotte culture poujadiste de l’aigreur et de la jalousie. Vive la France !